Monsieur le Premier Ministre de la république de Malte,

Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Madame la Présidente de la Commission de l’Union Africaine,

Monsieur le président de la Commission de l’Union Européenne,

Monsieur le Président du Conseil Européen,

Mesdames et Messieurs,

 

Notre sommet devrait nous amener à trouver des réponses collectives aux trois défis majeurs liés à la migration : un défi politique et économique, un défi sécuritaire et un défi environnemental. Chaque pays a ses immigrés et ses émigrés. Toutefois, n’oublions pas que la migration a aussi contribué à la richesse et au développement de nos pays.

C’est pourquoi, il y a lieu de souligner que les migrations d’où qu’elles viennent, doivent être traitées avec la même attention, qu’elles soient structurelles ou conjoncturelles.

Nous ne devons plus accepter, Européens comme Africains, que la Méditerranée continue à être le tombeau de bon nombre de citoyens africains, à la recherche de ce mieux-être, auquel tout Etre humain, quel que soit son origine, sa couleur ou sa religion aspire légitimement.

Cette situation intolérable, interpelle notre conscience collective, avec une exigence de vérité et de responsabilité commune.

Sur le plan politique, les solutions doivent résolument s’inscrire dans la construction d’un partenariat stratégique pour apporter des réponses durables aux problèmes de la migration.

Sur le plan économique, je reste convaincu, comme je l’ai maintes fois exprimé, que l’Afrique a un besoin profond de transformation de son économie afin de maintenir sur son sol sa main d’oeuvre, et principalement sa Jeunesse en quête d’emploi.

Le continent africain ne doit plus être uniquement considéré comme pourvoyeur de matières premières et de main d’oeuvre qualifiée.

L’industrialisation de nos pays est la principale réponse pour davantage d’emplois, donc de croissance et de richesses à même de satisfaire les besoins de nos populations.

Au plan sécuritaire, nous devons oeuvrer à une meilleure prévention des conflits sur le continent africain et, plus que jamais, consacrer les moyens adéquats à la lutte contre le terrorisme.

Lutter contre le terrorisme, c’est lutter contre la montée des extrémismes en Europe et contre la déstabilisation de l’Afrique.

Aussi, en ma qualité de Président en exercice de la CEEAC, je lance un appel à lutter contre l’avancée du groupe terroriste Boko Haram qui, après l’Afrique de l’Ouest, étend son champ d’action en Afrique Centrale, semant désolation et tuant sans distinction.

Nous avons le devoir d’éviter que les problèmes sécuritaires prennent le pas sur le besoin de développement et de mieux-être de nos populations.

Enfin, nous devons veiller à ce que les problèmes environnementaux, et tout particulièrement le dérèglement climatique, n’accentuent la vulnérabilité de notre continent et accroissent les problèmes migratoires.

C’est pour cette raison que l’Europe et l’Afrique doivent réaffirmer leur détermination et leur solidarité et oeuvrer à la réussite de la COP 21 à Paris.

A cet effet, je souhaiterais qu’un accent particulier soit mis pour faciliter et accélérer la diffusion de technologies sobres en carbone, afin d’assurer la sécurité énergétique du continent et, au-delà, favoriser le développement propre et durable de l’Afrique.

C’est l’occasion de saluer à nouveau, les initiatives discutées hier à Paris, en faveur de l’électrification du continent africain.

Je me félicite de ce que notre Plan d’action accorde une attention particulière à l’ensemble de ces thématiques. Il nous faut dès lors agir pour des actions concrètes.

De même je salue l’initiative du Fonds d’affectation spécial d’urgence mis en place pour lutter contre les causes de la migration. Cependant, les ambitions affichées doivent être à la hauteur des attentes et des défis à relever.

L’Afrique et l’Europe ont une communauté de destin. Celle-ci nous commande donc d’agir ensemble face à la migration et d’oeuvrer de concert pour une Afrique bien formée, sécurisée et compétitive pour notre partenariat stratégique.

 

Mesdames et Messieurs,

Ne laissons en aucun cas les migrations devenir un fardeau pour l’Humanité.

Je vous remercie.

SOMMET DE LA VALETTE SUR LA MIGRATION : DISCOURS DU PRÉSIDENT ALI BONGO ONDIMBA
Retour à l'accueil