Elections locales 2013 : Biométrie 1 - Fraudeurs 0
01 nov. 2013Comme tout phénomène de mode, la biométrie, cette nouvelle trouvaille technologique d’importance, fascine et apparaît aux yeux de tous comme le seul gage de la transparence des élections au Gabon, tellement ses avantages sont nombreux.
Le principal avantage est d’empêcher le dédoublement des listes électorales. Mais elle permet également de situer l’état démographique de la population selon les critères (âge, sexe, fonction, photo) en un simple clic. De même qu'elle permet de moderniser l’Etat Civil en fiabilisant les documents d’identité du pays.
En effet les données recueillies serviront à constituer un registre maître, base pour la mise en place d’un centre national d’état civil, la délivrance de documents authentiques et de nouveaux documents d’identité sécurisés, conformes aux standards internationaux.
Un des succès retentissant de l'introduction de la biométrie a été la détection de plus de 26000 doublons ( personnes qui se sont fait enrôler deux fois) lors de l'opération d’enrôlement qui vient d'être effectuée au Gabon.
Dans le marigot politique gabonais, les débats et autres revendications des acteurs politiques, l’unanimité semble faite autour de cette technique globale d’identification des personnes sur la base de ses caractéristiques physiques, infalsifiables, fiables et uniques.
Les gouvernants comme l’opposition et la société civile une fois n’est pas coutume, sont d’accord autour de l’introduction de nouvelles technologies pour des élections et ainsi, donner une légitimité irréprochable aux scrutins.
Le président Ali Bongo Ondimba y a souscrit de manière formelle, répondant ainsi à sa détermination à améliorer davantage le processus électoral au Gabon.
Les élections au Gabon vont désormais s’appuyer sur un arsenal neuf : code électoral unique, remise à plat du fichier électoral par l’introduction de la biométrie. Les enjeux sont énormes et les défis sont multiples.
Dans cette opération inédite ( la refonte complète du fichier électoral ) il a été question de mobiliser toutes les ressources humaines des différents Partis pour inscrire massivement leurs militants sur les listes électorales.
Au sein des états majors politiques les mesures avaient été prises pour organiser la sensibilisation des électeurs afin qu’ils aillent s’inscrire massivement sur les listes électorales lors de la période d’enrôlement.
C’est dire qu’ici la veille et la vigilance sont de mise et qu’une réelle prise de conscience de la révolution du processus démocratique en cours est effective au niveau des Partis.
En est-il de même de tous les acteurs politiques ?
En l’état actuel des choses, il est permis d’en croire. Si nous devons nous réjouir des bienfaits de ces avancées technologiques et des innovations apportées par la loi, qui permettront de contrer certains dysfonctionnements par une plus grande transparence, il n’est inutile de rappeler que ce processus en cours appelle le concours et la participation de tous les acteurs politiques nationaux.
La biométrie et le code électoral unique ne viendront pas à eux seuls enrayer, comme par magie, nos tares congénitales et nos réticences absurdes : atavisme, mauvaise foi, intimidation et chantage, tendance au boycott, impréparation et amateurisme notoire des partis politiques…
Chacun des acteurs doit savoir que la biométrie n’est pas une panacée. Elle sera ce que chacun de nous voudra en faire. Son introduction au Gabon est la preuve que le pouvoir est déterminé à asseoir un consensus global autour des consultations.
Ce fut une promesse et un engagement du Président de la République, aujourd’hui c’est chose faite. Dès lors il revenait à chacun de fourbir ses arguments, en faisant inscrire massivement ses militants sur les nouvelles listes électorales.
Conscients de ce que ce processus de remise à plat des pratiques électorales implique avant tout les hommes ( ce sont eux qui votent et non les machines ), les acteurs de la vie politique devraient résolument s’engager à suivre, participer et accompagner ce processus complexe que tous ne maîtrisent pas encore eux-mêmes.
Au lieu de s’enliser éternellement dans des débats et querelles brumeux, les partis politiques doivent intégrer la pédagogie pour mieux expliquer et restituer les nouveaux textes à leurs bases respectives.
Car la seule volonté du Président Ali Bongo Ondimba ne suffira pas si les hommes et les femmes politiques gabonais ne font pas en amont tout le travail de mobilisation nécessaire.
L’enjeu politique est de taille. Il s’agira de sortir des urnes des résultats acceptés par tous, même les partisans du moindre effort.
" Biométriser " le processus électoral au Gabon est une volonté politique forte qui s’inscrit dans le pragmatique, méticuleux et méthodique processus initié par le Président Ali Bongo Ondimba.
Les textes réglementaires votés au Parlement sur le code électoral sont le fruit d’études et d’expertises avérées auxquelles il a fallu ajouter le large consensus de l’élite politique.
Ali Bongo Ondimba a donc joué sa partition. En montrant que « les grandes réalisations » intègrent aussi bien la politique, l’économie que l’industrie et les infrastructures.
En face, il est nécessaire que la pensée, le discours et les pratiques se modernisent et épousent la nouvelle donne. Car, désormais, chacun devra récolter ce qu’il aura préalablement semé.
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